Carlos Santana ne me simplifie pas la tâche... Dans son dernier album, il s'est également attaqué à une des chansons les plus célèbres et les plus emblématiques de l'histoire du rock, Smoke on the water, du groupe britannique Deep Purple. Je me devais donc d'inclure cette toune dans ma série d'articles sur les morceaux repris par Carlos dans Guitar Heaven : The Greatest Guitar Classics of All Time.
Et ce n'est pas chose facile tant il y a à dire sur cette superbe chanson.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, je vous propose la version de Santana, avec Jacoby Shaddix au chant :
Je n'ai jamais eu la chance d'assister à un concert de Santana. Il passe en France dimanche, à Dijon... quelle drôle d'idée ! En revanche, j'ai vu Deep Purple il y a quelques années, 25 en fait.
Pour la petite histoire, mon cousin Christophe m’a amené les voir à Bercy, en 1985. J’étais ado et je ne connaissais qu'une chanson du groupe, Smoke on the water, bien sûr.
Elle n’a pas été jouée pendant le concert, mais pour le rappel, Richie Blackmore, guitariste du groupe, entre sur scène, entonne le célèbre riff de guitare de l'intro, se retourne et voyant qu’il est tout seul, pose sa guitare et repart en back stage. Concert terminé, rentrez chez vous… on n’a jamais su le fin mot de l’histoire mais quelle frustration.
Deep Purple passe le 6 novembre prochain à Montpellier... j'irai peut-être. On ne sait jamais, je pourrais avoir la chance d'entendre Smoke on the water en live, mais pas avec Blackmore à la guitare... comme sur cette vidéo datant de 1974 :
Les connaisseurs se seront rendus compte que ce n'est pas Ian Gillan (photo ci-contre), le chanteur historique (mais pas le premier...) du groupe au micro mais son remplaçant entre 1973 et 1984, David Coverdale. L'histoire de Deep Purple est assez complexe alors je ne m'appesantirai pas trop dessus.
Pour en revenir à Smoke on the water, l'histoire de la chanson est assez connue, en tout cas en ce qui concerne les paroles. Elle figure sur le 6ième album du groupe, Machine Head, sorti en 1972, mais n'y était pas prévue à la base.
En effet, en décembre 1971, le groupe est à Montreux, pendant le fameux festival, pour enregistrer une version studio de leur prochain album et faire un concert qui donnera lieu à un enregistrement live. La version studio doit être faite au casino de Montreux.
Avant de vous raconter la suite, voici la version de Smoke on the water qu'on trouve sur le fameux album :
Le 4 décembre, Frank Zappa (photo ci-dessous) and the Mothers of Invention donnent un concert à guichet fermé au casino. Tout se passe trés bien jusqu’au moment ou un spectateur balance une fusée éclairante qui commence à mettre le feu aux décorations de la scène. Ian Gillian, chanteur de Deep Purple, assistait au concert et racontera plus tard que Zappa est resté dans la salle jusqu’à ce que le dernier spectateur soit sorti.
Le feu prend de l’ampleur. Dans un hôtel non loin de là, Roger Glover le bassiste de Deep Purple aperçoit la fumée qui se répend sur le lac Léman. A la hâte, il note sur un morceau de papier "smoke on the water" (de la fumée sur l’eau).
Les paroles racontent donc l’incendie vu de loin par Glover et vécu de prés par Gillian. Elles décrivent les circonstances, le vent de panique, le désespoir de Claude Nobs, "Funky Claude", organisateur du festival, et son ardeur à sauver ce qui peut l’être ainsi que le "relogement" de Deep Purple au Grand Hôtel pour la réalisation de l’album qu’ils devaient initialement enregistrer au casino…
Ce qu'il faut savoir, c'est qu'entre le casino et le Grand Hôtel, le groupe a commencé l'enregistrement dans un petit théâtre de Montreux mais ils se sont vite fait virer par la police suite aux plaintes des voisins. C'est là, au Pavillon, qu'à l'occasion du soundcheck, la musique de ce qui allait devenir Smoke on the water a été enregistrée.
A la fin de l'enregistrement, il manquait 7 minutes de musique pour boucler l'album et le groupe n'avait que 24 heures devant lui. Roger Glover a proposé d'écrire rapidement des paroles sur ce qu'ils avaient vécu quelques jours plus tôt et de les coller sur les rushs de musique qui avaient été enregistrés au théâtre.
Et voilà une des chansons les plus rapidement écrite et enregistrée de l'histoire du rock.
Voici une reportage dans lequel on peur voir, bien des années plus tard, les membres de Deep Purple raconter l'incendie et l'enregistrement. En prime, une interview de Zappa le lendemain du concert :
Après les paroles, je vais vous parler un peu de la musique de Smoke on the water. Mais avant, voici un live de 1973. En intro de la chanson, Ian Gillan raconte brièvement son histoire :
Les musiciens de Deep Purple sont des copieurs mais on ne peut pas vraiment leur en vouloir étant donné le résultat. Smoke on the water emprunte, en effet, de nombreux éléments mélodiques de la chanson Loose des Stooges, qui est sortie deux ans plus tôt sur leur album Fun House. En voici une version live assez récente avec un Iggy Pop toujours au top de sa forme :
Quant au fameux riff de guitare de l'intro, l'un des plus connus de l'histoire du rock, il a été pompé à un morceau de Carlos Lyra, compositeur brésilien de bossa nova, intitulé Maria Moita.
Le voici interprétant sa chanson :
Dingue, non ?
Smoke on the water a connu un énorme succès et a donc été reprise très souvent, à commencer par les membres de Deep Purple.
En 1989, un version a été enregistrée pour une cause humanitaire suite au tremblement de terre en Arménie, Rock Aid Armenia. On y retrouve quelques bons musiciens, Ian Gillan et Richie Blackmore, bien sûr, le grand David Gilmour, le Canadien Bryan Adams, Brian May, le célèbre guitariste de Queen et son compère Roger Taylor, Bruce Dickinson, le chanteur d'Iron Maiden, Tony Iommi de Black Sabbath...
Certains membres de Deep Purple ont également repris la chanson au cours de leurs carrières solo respectives. C'est le chanteur Ian Gillan qui signe le cover le plus intéressant. Il s'agit d'une version jazz, interprétée ici par Deep Purple, dans sa dernière configuration, en 2006, lors d'un concert à... Montreux !!! Personnellement, je la trouve excellente.
La version jazz introduit la version rock qui débute à la 3ième minute :
Gillan, encore lui, sera le chanteur de Black Sabbath entre 1983 et 1984, avant de réintégrer Deep Purple qu'il avait quitté en 1973. A cette époque, le groupe de heavy metal interprétait Smoke on the water dans leurs concerts comme premier rappel :
C'est assez proche de l'original...
Plus proche que la version de Metallica !
Celle d'Iron Maiden est plus sage... Elle débute à la fin de la première minute après une intro sur We will rock you de Queen :
Pour terminer, je vous propose trois reprises un peu décalées mais pas dénuées d'intérêt.
D'abord, celle du crooner américain Pat Boone pour son album In a Metal Mood, en 1997. Il est accompagné à la guitare par Richie Blackmore. Un cover big-band plutôt réussi, à mon goût :
En 2003, c'est le DJ allemand Uwe Schmidt alias Senor Coconut qui a réalisé un version latina pour son album Fiesta Songs . J'aime bien aussi :
Enfin, je vous propose un medley un peu spécial dans lequel on retrouve un bout de Smoke on the water (ainsi que de Thunderstruck d'AC/DC)... à la cornemuse. C'est l'œuvre des Red Hot Chilli Pipers (à ne pas confondre avec les Californiens d'Under the bridge) et c'est marrant :
Et ce n'est pas chose facile tant il y a à dire sur cette superbe chanson.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, je vous propose la version de Santana, avec Jacoby Shaddix au chant :
Je n'ai jamais eu la chance d'assister à un concert de Santana. Il passe en France dimanche, à Dijon... quelle drôle d'idée ! En revanche, j'ai vu Deep Purple il y a quelques années, 25 en fait.
Pour la petite histoire, mon cousin Christophe m’a amené les voir à Bercy, en 1985. J’étais ado et je ne connaissais qu'une chanson du groupe, Smoke on the water, bien sûr.
Elle n’a pas été jouée pendant le concert, mais pour le rappel, Richie Blackmore, guitariste du groupe, entre sur scène, entonne le célèbre riff de guitare de l'intro, se retourne et voyant qu’il est tout seul, pose sa guitare et repart en back stage. Concert terminé, rentrez chez vous… on n’a jamais su le fin mot de l’histoire mais quelle frustration.
Deep Purple passe le 6 novembre prochain à Montpellier... j'irai peut-être. On ne sait jamais, je pourrais avoir la chance d'entendre Smoke on the water en live, mais pas avec Blackmore à la guitare... comme sur cette vidéo datant de 1974 :
Les connaisseurs se seront rendus compte que ce n'est pas Ian Gillan (photo ci-contre), le chanteur historique (mais pas le premier...) du groupe au micro mais son remplaçant entre 1973 et 1984, David Coverdale. L'histoire de Deep Purple est assez complexe alors je ne m'appesantirai pas trop dessus.
Pour en revenir à Smoke on the water, l'histoire de la chanson est assez connue, en tout cas en ce qui concerne les paroles. Elle figure sur le 6ième album du groupe, Machine Head, sorti en 1972, mais n'y était pas prévue à la base.
En effet, en décembre 1971, le groupe est à Montreux, pendant le fameux festival, pour enregistrer une version studio de leur prochain album et faire un concert qui donnera lieu à un enregistrement live. La version studio doit être faite au casino de Montreux.
Avant de vous raconter la suite, voici la version de Smoke on the water qu'on trouve sur le fameux album :
Le 4 décembre, Frank Zappa (photo ci-dessous) and the Mothers of Invention donnent un concert à guichet fermé au casino. Tout se passe trés bien jusqu’au moment ou un spectateur balance une fusée éclairante qui commence à mettre le feu aux décorations de la scène. Ian Gillian, chanteur de Deep Purple, assistait au concert et racontera plus tard que Zappa est resté dans la salle jusqu’à ce que le dernier spectateur soit sorti.
Le feu prend de l’ampleur. Dans un hôtel non loin de là, Roger Glover le bassiste de Deep Purple aperçoit la fumée qui se répend sur le lac Léman. A la hâte, il note sur un morceau de papier "smoke on the water" (de la fumée sur l’eau).
Les paroles racontent donc l’incendie vu de loin par Glover et vécu de prés par Gillian. Elles décrivent les circonstances, le vent de panique, le désespoir de Claude Nobs, "Funky Claude", organisateur du festival, et son ardeur à sauver ce qui peut l’être ainsi que le "relogement" de Deep Purple au Grand Hôtel pour la réalisation de l’album qu’ils devaient initialement enregistrer au casino…
Ce qu'il faut savoir, c'est qu'entre le casino et le Grand Hôtel, le groupe a commencé l'enregistrement dans un petit théâtre de Montreux mais ils se sont vite fait virer par la police suite aux plaintes des voisins. C'est là, au Pavillon, qu'à l'occasion du soundcheck, la musique de ce qui allait devenir Smoke on the water a été enregistrée.
A la fin de l'enregistrement, il manquait 7 minutes de musique pour boucler l'album et le groupe n'avait que 24 heures devant lui. Roger Glover a proposé d'écrire rapidement des paroles sur ce qu'ils avaient vécu quelques jours plus tôt et de les coller sur les rushs de musique qui avaient été enregistrés au théâtre.
Et voilà une des chansons les plus rapidement écrite et enregistrée de l'histoire du rock.
Voici une reportage dans lequel on peur voir, bien des années plus tard, les membres de Deep Purple raconter l'incendie et l'enregistrement. En prime, une interview de Zappa le lendemain du concert :
Après les paroles, je vais vous parler un peu de la musique de Smoke on the water. Mais avant, voici un live de 1973. En intro de la chanson, Ian Gillan raconte brièvement son histoire :
Les musiciens de Deep Purple sont des copieurs mais on ne peut pas vraiment leur en vouloir étant donné le résultat. Smoke on the water emprunte, en effet, de nombreux éléments mélodiques de la chanson Loose des Stooges, qui est sortie deux ans plus tôt sur leur album Fun House. En voici une version live assez récente avec un Iggy Pop toujours au top de sa forme :
Quant au fameux riff de guitare de l'intro, l'un des plus connus de l'histoire du rock, il a été pompé à un morceau de Carlos Lyra, compositeur brésilien de bossa nova, intitulé Maria Moita.
Le voici interprétant sa chanson :
Dingue, non ?
Smoke on the water a connu un énorme succès et a donc été reprise très souvent, à commencer par les membres de Deep Purple.
En 1989, un version a été enregistrée pour une cause humanitaire suite au tremblement de terre en Arménie, Rock Aid Armenia. On y retrouve quelques bons musiciens, Ian Gillan et Richie Blackmore, bien sûr, le grand David Gilmour, le Canadien Bryan Adams, Brian May, le célèbre guitariste de Queen et son compère Roger Taylor, Bruce Dickinson, le chanteur d'Iron Maiden, Tony Iommi de Black Sabbath...
Certains membres de Deep Purple ont également repris la chanson au cours de leurs carrières solo respectives. C'est le chanteur Ian Gillan qui signe le cover le plus intéressant. Il s'agit d'une version jazz, interprétée ici par Deep Purple, dans sa dernière configuration, en 2006, lors d'un concert à... Montreux !!! Personnellement, je la trouve excellente.
La version jazz introduit la version rock qui débute à la 3ième minute :
Gillan, encore lui, sera le chanteur de Black Sabbath entre 1983 et 1984, avant de réintégrer Deep Purple qu'il avait quitté en 1973. A cette époque, le groupe de heavy metal interprétait Smoke on the water dans leurs concerts comme premier rappel :
C'est assez proche de l'original...
Plus proche que la version de Metallica !
Celle d'Iron Maiden est plus sage... Elle débute à la fin de la première minute après une intro sur We will rock you de Queen :
Pour terminer, je vous propose trois reprises un peu décalées mais pas dénuées d'intérêt.
D'abord, celle du crooner américain Pat Boone pour son album In a Metal Mood, en 1997. Il est accompagné à la guitare par Richie Blackmore. Un cover big-band plutôt réussi, à mon goût :
En 2003, c'est le DJ allemand Uwe Schmidt alias Senor Coconut qui a réalisé un version latina pour son album Fiesta Songs . J'aime bien aussi :
Enfin, je vous propose un medley un peu spécial dans lequel on retrouve un bout de Smoke on the water (ainsi que de Thunderstruck d'AC/DC)... à la cornemuse. C'est l'œuvre des Red Hot Chilli Pipers (à ne pas confondre avec les Californiens d'Under the bridge) et c'est marrant :
The Riff.... Sûrement le riff le plus célèbre de l'histoire du rock.
RépondreSupprimerEt fait étrange, Frank Zappa décèda 22 ans jour pour jour après l'incendie de Montreux, le 4 décembre 1993.
Sinon pour les covers j'aime bien aussi la version swing de Pink Turtle : http://www.youtube.com/watch?v=Tu3q9Vb9dxw
Oui, c'est étrange cette concordance de dates pour Zappa... il faudra que je fasse un post sur lui un de ces jours. Un extraterrestre...
RépondreSupprimerSympa les Pink Turtle.
malheureusement ce n'est pas étrange le hazard rien de plus,un fan de 60 ans de zappa,son premier morceau que j'ai écouter transylvania boogie.une merveille pour l'époque.
RépondreSupprimerpour deep purple je suis allez les voir le 8 décembre au zénith de toulon toujours fidele à eux memes.