Le dimanche soir, sur la chaine Arte, il y a une excellente émission musicale, One Shot Not. C'est le batteur Manu Katché qui l'anime et le concept est à la fois simple et efficace. Il invite plusieurs artistes et leur propose de jouer deux titres en live dans une ambiance club de jazz où ils sont proches du public.
Manu fait des interviews intimes en coulisse et accompagne souvent les groupes à la batterie. Son principe : "Pas de bla-bla, pas de promo, une programmation pointue. On ne se demande jamais si on va faire plaisir aux branchés ou, pire, à la ménagère. Le seul critère de programmation, c’est mon goût. Un luxe incroyable !". Évidemment, comme toute bonne émission culturelle, elle passe tard dans la soirée.
La semaine dernière, il y avait un artiste québécois, vivant entre Paris et Berlin, un gars un peu bizarre, plutôt attachant, et surtout très talentueux, un certain Jason Beck, alias Chilly Gonzales, alias Gonzales (photo ci-dessus).
Mais si, vous connaissez :
Difficile de décrire cet artiste en quelques lignes, il a tellement de cordes à son arc. Et puis, c'est un vrai personnage, qui ne peut pas rendre indifférent.
Gonzales est né en 1972 à Montréal, dans une famille juive hongroise. Il a une formation classique de piano et, à 12 ans, le jeune Jason est une bête de concours dans une famille où seule compte la persévérance. Mais en lui, se cache Gonzo, son double monstrueux. Une histoire qu'il reprend en partie dans son dernier album et également dans un film sur deux joueurs d'échecs, Ivory Tower.
Le piano est toujours au cœur de son univers. D'ailleurs, en mai 2009, au piano, il bat le record mondial du plus long concert de l'histoire, dépassant l'ancien record de 26 heures et 12 minutes détenu par l'Indien Prasanna Gudi. Il le surpasse en établissant un nouveau record de 27 heures, 3 minutes et 44 secondes. La preuve en image :
Dans les années 90, il débute une carrière pop en tant que leader du groupe Son, qui connait un succès relatif avec trois albums. A la fin des 90's, il entame une carrière solo et s’installe à Berlin, où il estime que son héritage juif pourrait lui donner une meilleure visibilité. Il adopte le nom de scène "Chilly Gonzales" après avoir été interpellé comme tel par un étranger dans la rue.
En Europe, cette évolution vers un style plus éclectique et expérimental, considérée comme une prise de risque, reçoit un bon accueil. Son premier single, Let’s Groove Again, devient même un incontournable de l’année 1999 en boîte de nuit :
En 2004, l’artiste révèle une toute nouvelle facette de sa personnalité avec un album entièrement instrumental, Solo Piano. Acclamé par le public et la critique, on compare son travail à celui d'Erik Satie. L'album permet à Gonzales de gagner en notoriété à travers le monde. Solo Piano a connu une large diffusion et reste l’album de Gonzales le plus vendu à l’heure actuelle.
Il faut dire qu'il se démerde au piano le bougre (vous reconnaitrez peut-être ce morceau qui a été repris pour la pub d'une banque) :
Dans les années qui suivent, Gonzales oeuvre en tant que producteur et auteur-compositeur, collaborant avec des artistes aussi variés que Peaches, Jane Birkin, Jamie Lidell, Feist, Philippe Katerine, Arielle Dombasle, Christophe Willem ou encore Abd al Malik.
En janvier 2009, il interprète même les mains de Serge Gainsbourg dans le film Gainsbourg, vie héroïque, de Joann Sfar.
J'aime ce personnage loufoque, mégalo et déjanté. Les deux vidéo que voici (elles se suivent) le présentent dans une performance scénique plus, dynamique qu'un solo de piano. Il s'amuse sur son succès de l'année dernière, Never Stop, qui a également été repris par une marque au nom de fruit pour sa célèbre tablette. Il en joue d'ailleurs, au sens propre comme au sens figuré.
Je terminerai avec son live de dimanche dernier dans One Shot Not. Il y avait invité un ami de longue date, So Called, dont l'histoire est aussi loufoque, belle, et hors-norme que la sienne... je vous l'avais racontée dans un de mes billets de l'été dernier (clin d'œil à Miss Stéphanie).
Gonzalez entame par un medley de morceaux que vous reconnaitrez puis les deux potes enchainent avec deux chansons de Chilly, Knight Moves et The Grudje :
Il y a des coïncidences dans la vie qui sont surprenantes, voire suspectes. Alors que je rédigeais cet article, la semaine dernière, je me disais que j'adorerais voir Chilly Gonzales en concert mais, apparemment, il n'avait pas de dates en France.
Le lendemain, mon pote Laurent, l'organisateur de K-Live, le festival sétois pour lequel je fais des piges en ce moment, m'a appelé pour m'informer que la tête d'affiche du 28 mai était... Chilly Gonzales !!!
YEAH !!! Je serai aux premières loges...
Excellent article sur cet artiste que j'adore! Tu nous donneras des nouvelles de son spectacle, chanceux !
RépondreSupprimerPatricia
Viens faire un tour Patricia, c'est le 28 mai, juste un mois avant THE FESTIVOIX !!!
RépondreSupprimerhello Yann,
RépondreSupprimerJe ne sais pas si on doit comparer son travail à celui d’Érick Satie..(une idole pour moi), pas sûr.
Sur le côté déjanté du personnage, par contre, il est vrai qu’on peut retrouver le côté trublion de Satie.
Une personnalité, une vraie, un monstre dans le bon sens du terme!
À voir ici dans cette émission si nécessaire..taratata.
GONZALES : Take me to Broadway & Working Together
GONZALES / SIA : Time after time
y'a des mauvaises langues (je vais taire les noms hein ?) qui disent que mon ordi ne lit pas les vidéos et là, (on m'envoie surement de bonnes ondes, c'est pas dieu possible autrement...) je les entends !!! Tout ça pour dire que je l'ai vu dans un taratata et qu'en effet, c'est un sacré bonhomme. Il vit au canada ? ...ahhh j'sais pas ce qu'ils ont tous avec le canada ..encore un micmac par la !
RépondreSupprimerBon article vieux !
RépondreSupprimerMr 110
Merci vieux ;-))
RépondreSupprimerJe l'ai dans la peau, y a rien à faire... Plus ça va plus ça la fait avec Gonzo... Musique, toute la musique et toute une merveilleuse palette d'émotions avec... Merci très bon article pour une personnalité éclectique...
RépondreSupprimerMerci et à bientôt de vous lire