jeudi 31 mars 2011

Manitas de plata... petites mains d'argent !!!

Vous vous êtes rendus compte, si vous me lisez régulièrement, que je kiffe la guitare. Non, je kiffe les guitaristes, ceux qui manient leur instrument comme s'il était une extension d'eux-mêmes, ceux qui font corps avec lui et en sortent un son magique.
Aujourd'hui, je vais pour parler d'un des plus grands, mais pas des plus connus.

C'est l'histoire d'un petit gitan né dans une roulotte, a Sète, en août 1921, quelques semaines avant Brassens. Premier enfant d'une lignée de huit frères et sœurs, il s'appelle Ricardo Baliardo mais il semblerait que personne ne l'ai jamais appelé autrement que "Le Blond", du fait de ses cheveux clairs et surtout de ses yeux bleus!

Plus tard, il se fera connaitre sous le nom de Manitas de Plata, littéralement "petites mains d'argent", mais plus exactement "doigts de fée".

Pourquoi ? Admirez :



C'est à Montpellier, ville où la famille Baliardo s'est installée en 1932 que se produit un évènement qui bouleversa la vie du petit Ricardo.

Son oncle maternel, Joseph, à peine âgé d'une dizaine d'années de plus que lui, jouait le rôle de protecteur avec l'enfant. Ricardo en avait fait son oncle préféré, d'autant que celui-ci lui laissait toucher son précieux instrument de musique, une belle guitare, lui prodiguant sans compter les méthodes pour en jouer. Ricardo observait et apprenait.
Un jour, Ricardo s'empara de la guitare de l'oncle, qui n'est pas loin et se mis à plaquer des accords, comme par magie.

Quelques jours plus tard, un soir, tandis que la mère du petit préparait le repas, Gustave, son père, apparut une guitare à la main. Ricardo s'en empara sans se faire prier, tandis qu'Antoinette, sa mère, se demandait comment son mari avait pu acheter cette guitare. La légende dit que Gustave aurait tout simplement vendu son âne... Je ne sais pas si c'est vrai mais ce fut le début d'une longue histoire d'amour entre Manitas et la guitare.

90 ans plus tard, elle se poursuit. La preuve, il y a quelques mois, à la Feria des Vendanges, à Nîmes :



Chaque année, au cours du pèlerinage gitan des Saintes-Maries de la Mer, il se distinguait parmi tous les autres guitaristes par son toucher exceptionnel. Mais du vivant de Django Reinhardt personne, et surtout pas Ricardo Baliardo, n'aurait pu prétendre détrôner ce roi de la musique manouche.
La place laissée vacante par la mort de Django, en 1953, ne fut véritablement réoccupée que dix ans plus tard lorsque Manitas de Plata accepta enfin de jouer en public.
Ensuite, les choses iront très vite.

Manitas et son frère Hippolyte, décédé en 2009, formèrent un groupe qui s'appelait Los Baliardos avec leur cousin José Reyes, chanteur, et Manero, chanteur guitariste. Ce sont d'abord des étudiants de Montpellier qui contribuent à faire connaître l'artiste, qui joue dans des soirées. Puis, le groupe est remarqué par le photographe Lucien Clergue, natif d'Arles et ami de Pablo Picasso .
C'est lors d'une exposition de Clergue, à New-York, qu'un admirateur américain reconnu Manitas sur un cliché et s'acharna à le convaincre d'enregistrer des disques. Il accepta à condition que les techniciens viennent à lui car il avait peur de l'avion. Et c'est dans un chapelle d'Arles que le premier enregistrement eut lieu.

Les managers commencèrent à défiler. L'un d'eux offrit un contrat exclusif comprenant trois concerts au Carnegie Hall de New York, en 1965. C'est avec son complice, son cousin chanteur José Reyes (la moustachu à côté de Manitas sur la photo), et en bateau, que Manitas se rend outre-atlantique et fait un tabac sur la mythique scène new-yorkaise.

Voici Manitas et quelques compagnons, 10 ans plus tard :



C'est ainsi qu'ils partirent à la conquête du monde dans les années 60, avec pour tous bagages leur musique et ce tempérament de feu qui fait l'âme gitane. Les amis vont de triomphe en triomphe sur les scènes les plus prestigieuses de tous les continents.
Manitas devient une star presque du jour au lendemain et rencontre les plus grands de ce monde, se produisant devant la reine d'Angleterre ou accompagnant à la guitare Chaplin, qui l'invite chez lui pour des duos privés piano-guitare.

Manitas lors d'une soirée chez Brigitte Bardot à Saint-Tropez :


Le gitan illettré, qui ne sait pas lire une note de musique, conquiert le monde. En mars 1964, un soir de corrida en Arles, Picasso, après l’avoir entendu jouer, s’écrie : "Il vaut plus cher que moi !".

Mais Manitas était surtout l'ami de Salvador Dalí.
C'est notamment grâce à lui que Manitas de Plata, lors d'un séjour aux USA, a rencontré le Secrétaire Général de l'ONU de l'époque, U Thant. Cette rencontre permit l'ouverture de discussions diplomatiques amenant une permanence internationale du monde gitan à l'ONU.

Voici un happening quelque peu "surréaliste" avec Dalí dessinant au son de la guitare de Manitas de Plata et de la voix de José Reyes :



Manitas reste l'artiste du monde flamenco, toutes tendances confondues, qui aura vendu le plus d'albums dans le monde, plus de 93 millions (83 disques différents).
Il est considéré comme le plus grand guitariste flamenco au monde, sauf par les puristes de l'école espagnole, qui critiquent son non-académisme.

Les sommes importantes qu'il a gagnées sont vite dépensées aux tables des casinos. L'homme aux "petites mains d'argent" n'a jamais su, ou voulu, le retenir, cet argent, selon une tradition bien gitane. A son imprésario de l'époque qui lui conseillait d'investir dans des propriétés, il répondait : "La terre, c'est fait pour les morts".

Manitas de Plata vit aujourd'hui très modestement dans un studio à la Grande Motte, tout près de Montpellier. Il y joue de temps en temps à la terrasse d'un bar. Je n'ai malheureusement jamais eu l'occasion de le croiser.
Ses apparitions à la télé sont très rares. Je crois bien que tout le monde l'a oublié, même sa ville d'adoption, Montpellier, qui pour unique hommage a baptisé une allée à son nom, à côté du Zénith, tout de même.

Moi, je ne t'oublie pas Manitas !!!


lundi 28 mars 2011

Bernard Lavilliers... grandiose !!!

Ah, Bernard, sacré Bernard... tu m'as encore fait passer une excellente soirée, une soirée magique. Tu es un des rares à me faire apprécier la chanson française. Mercredi dernier, c'était la troisième fois que j'avais le plaisir de t'applaudir.
La première, c'était au Dock des Suds, à Marseille, au début des années 2000 (j'avoue, je ne me souviens plus exactement de l'année). La deuxième, c'était en 2009 à Vergeze, dans le Gard (mon article sur ce concert). Ces deux concerts étaient supers, mais celui de la semaine dernière, au Zénith Sud de Montpellier, était tout bonnement parfait.

Non, presque parfait car, comme l'a dit l'ami Philippe, qui m'accompagnait : "Il manquait juste des choristes brésiliennes". Bernard était tout de même entouré d'une dizaine de musiciens, tous plus doués les uns que les autres et tous multi-instrumentistes.

Dès qu'ils sont entrés sur scène, après une première partie sans grand intérêt, le décors était planté et la soirée ne pouvait être qu'exceptionnelle :



Le pire, c'est qu'après cette entrée d'enfer, il a directement enchainé sur Pigalle La Blanche, et là, je me suis dit : "Mon gars, si ça continue comme ça, tu vas filmer toute la soirée !". Et j'aurais pu le faire car sur la trentaine de chansons qu'il nous a proposé, il n'y en a pas plus de 2 ou 3 que je ne connaissais pas.



Bernard nous a en effet joué une grande partie de ses succès, de toutes les époques, du début des 70's à son dernier album, Causes perdues et musiques tropicales, sorti l'année dernière. Et c'est vraiment ce que j'ai apprécié mercredi soir, le fait qu'il ait balayé l'ensemble de sa carrière musicale pour nous faire plaisir.

En plus des tounes que je vous propose dans ce billet, il nous a ravi avec La Grande Marée, Betty, La Musique est un cri qui vient de l'intérieur, Les Mains d'Or, Solitaire, Melody Tempo Harmony... et j'en passe. Toutes sauf ma préférée, On the Road Again, il ne l'a fait jamais... en tout cas, pas quand j'y suis.

Voici un extrait de son dernier album, L'Exilé, j'adore !



Ce que j'aime chez Lavilliers, c'est que ses morceaux font voyager. Je sais, c'est une remarque bien banale, mais tellement vraie. On part au Brésil, à Salvador da Bahia ou à Fortaleza, en faisant une escale à New-York, bien sûr, et par le Spanish Harlem, en particulier. Puis, au grès des vents, on remonte vers les Caraïbes, la Jamaïque, Cuba...

Tout cela se retrouve dans les paroles et surtout dans les rythmes. On passe du reggae à la bossa nova, du rock à la salsa avec quelques balades pour calmer le jeu. Et puis, de temps en temps, on a droit à de la chanson française, classique et efficace, comme ce Saint-Etienne, ode à sa ville natale, que je dédie à mon ami Yvan, le Stéphanois :



Et puis, il faut bien avouer que le Bernard, il tient encore la forme. Il a toujours un bon jeu de jambes, sans doute un reste de ses années de boxe. Et il aime le public, son contact. Dès la troisième chanson, il était dans la foule. Le public le lui rend bien. Nous devions être plus de 2000 pour le voir et surtout l'entendre, 2000 fidèles qui l'ont acclamé pendant tout le concert.
Certes, la moyenne d'age était assez élevée (avec mes 39 ans, je devais être dans les plus jeunes...), mais bon, les jeunots ne savent pas ce qu'ils perdent.

Je voudrais dédier la chanson suivante à mon amie Claudette, qui pour la première fois n'était pas avec moi pour un concert de Bernard. Claudette, tu as manqué un grand concert, ponctué de moments d'apothéose, comme pendant Traffic :



Vous savez, si vous me connaissez ou si vous me lisez régulièrement, que j'adore la bossa nova. Et pas seulement parce que je suis allé à Ipanema... sans croisez la fille mythique. Alors, quand je vois Bernard saisir sa guitare et entonner un air semblant venir tout droit de Rio, je suis aux anges :



On a eu droit, comme chaque fois, à quelques commentaires sur nos dirigeants et notamment sur notre cher Président de la République et son ex-Ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux. Je crois bien que Bernard ne les aime pas trop. Il en a d'ailleurs fait une chanson sur son dernier album, Identité Nationale, qu'il nous a jouée.

Mais je vous propose plutôt un bon petit reggae pour poursuivre (dont les paroles ne sont pas plus gaies d'ailleurs...), Etat des Lieux :



La fin du concert fut aussi grandiose que le début. Bernard a accepté deux rappels. En fait, on avait l'impression qu'il ne voulait pas quitter la scène. Au bout de 2 heures, sa voix commençait tout de même à fatiguer un peu. Quoi de plus naturel, il n'en avait pas été avare.

Et puis, il n'a pas pu s'empêcher de refaire un bain de foule, en entrainant cette fois trompettiste et saxo. J'en profite d'ailleurs pour féliciter la section cuivre qui était vraiment excellente. Donc, Bernard et ses deux acolytes se sont installés en haut des gradins pour un partie de la chanson. Un grand moment, et une grande chanson !
La Salsa !



Et puis, nous avons eu droit à une version assez particulière de Stand The Ghetto, avec laquelle je conclurai cet article. Merci encore Bernard pour cette super soirée !!!

jeudi 24 mars 2011

Chilly Gonzales... One Shot Not !!!

Le dimanche soir, sur la chaine Arte, il y a une excellente émission musicale, One Shot Not. C'est le batteur Manu Katché qui l'anime et le concept est à la fois simple et efficace. Il invite plusieurs artistes et leur propose de jouer deux titres en live dans une ambiance club de jazz où ils sont proches du public.

Manu fait des interviews intimes en coulisse et accompagne souvent les groupes à la batterie. Son principe : "Pas de bla-bla, pas de promo, une programmation pointue. On ne se demande jamais si on va faire plaisir aux branchés ou, pire, à la ménagère. Le seul critère de programmation, c’est mon goût. Un luxe incroyable !". Évidemment, comme toute bonne émission culturelle, elle passe tard dans la soirée.

La semaine dernière, il y avait un artiste québécois, vivant entre Paris et Berlin, un gars un peu bizarre, plutôt attachant, et surtout très talentueux, un certain Jason Beck, alias Chilly Gonzales, alias Gonzales (photo ci-dessus).

Mais si, vous connaissez :



Difficile de décrire cet artiste en quelques lignes, il a tellement de cordes à son arc. Et puis, c'est un vrai personnage, qui ne peut pas rendre indifférent.
Gonzales est né en 1972 à Montréal, dans une famille juive hongroise. Il a une formation classique de piano et, à 12 ans, le jeune Jason est une bête de concours dans une famille où seule compte la persévérance. Mais en lui, se cache Gonzo, son double monstrueux. Une histoire qu'il reprend en partie dans son dernier album et également dans un film sur deux joueurs d'échecs, Ivory Tower.

Le piano est toujours au cœur de son univers. D'ailleurs, en mai 2009, au piano, il bat le record mondial du plus long concert de l'histoire, dépassant l'ancien record de 26 heures et 12 minutes détenu par l'Indien Prasanna Gudi. Il le surpasse en établissant un nouveau record de 27 heures, 3 minutes et 44 secondes. La preuve en image :



Dans les années 90, il débute une carrière pop en tant que leader du groupe Son, qui connait un succès relatif avec trois albums. A la fin des 90's, il entame une carrière solo et s’installe à Berlin, où il estime que son héritage juif pourrait lui donner une meilleure visibilité. Il adopte le nom de scène "Chilly Gonzales" après avoir été interpellé comme tel par un étranger dans la rue.

En Europe, cette évolution vers un style plus éclectique et expérimental, considérée comme une prise de risque, reçoit un bon accueil. Son premier single, Let’s Groove Again, devient même un incontournable de l’année 1999 en boîte de nuit :



En 2004, l’artiste révèle une toute nouvelle facette de sa personnalité avec un album entièrement instrumental, Solo Piano. Acclamé par le public et la critique, on compare son travail à celui d'Erik Satie. L'album permet à Gonzales de gagner en notoriété à travers le monde. Solo Piano a connu une large diffusion et reste l’album de Gonzales le plus vendu à l’heure actuelle.

Il faut dire qu'il se démerde au piano le bougre (vous reconnaitrez peut-être ce morceau qui a été repris pour la pub d'une banque) :



Dans les années qui suivent, Gonzales oeuvre en tant que producteur et auteur-compositeur, collaborant avec des artistes aussi variés que Peaches, Jane Birkin, Jamie Lidell, Feist, Philippe Katerine, Arielle Dombasle, Christophe Willem ou encore Abd al Malik.
En janvier 2009, il interprète même les mains de Serge Gainsbourg dans le film Gainsbourg, vie héroïque, de Joann Sfar.

J'aime ce personnage loufoque, mégalo et déjanté. Les deux vidéo que voici (elles se suivent) le présentent dans une performance scénique plus, dynamique qu'un solo de piano. Il s'amuse sur son succès de l'année dernière, Never Stop, qui a également été repris par une marque au nom de fruit pour sa célèbre tablette. Il en joue d'ailleurs, au sens propre comme au sens figuré.





Je terminerai avec son live de dimanche dernier dans One Shot Not. Il y avait invité un ami de longue date, So Called, dont l'histoire est aussi loufoque, belle, et hors-norme que la sienne... je vous l'avais racontée dans un de mes billets de l'été dernier (clin d'œil à Miss Stéphanie).

Gonzalez entame par un medley de morceaux que vous reconnaitrez puis les deux potes enchainent avec deux chansons de Chilly, Knight Moves et The Grudje :



Il y a des coïncidences dans la vie qui sont surprenantes, voire suspectes. Alors que je rédigeais cet article, la semaine dernière, je me disais que j'adorerais voir Chilly Gonzales en concert mais, apparemment, il n'avait pas de dates en France.
Le lendemain, mon pote Laurent, l'organisateur de K-Live, le festival sétois pour lequel je fais des piges en ce moment, m'a appelé pour m'informer que la tête d'affiche du 28 mai était... Chilly Gonzales !!!
YEAH !!! Je serai aux premières loges...

lundi 21 mars 2011

Stéphane Rousseau... himself !!!

Jeudi dernier, je me suis rendu au Zénith de Montpellier, à l'invitation de mon amie Karine, pour voir le dernier spectacle de l'humoriste québécois, Stéphane Rousseau. Je dois avouer que je ne savais pas trop à quoi m'attendre car je connais peu cet artiste et, en outre, je ne suis pas un grand fan des one-man-shows. D'ailleurs, je ne me souviens pas de la dernière fois où j'en ai vu un.

Mais bon, c'est un Québécois, il m'avait touché dans Les Invasions Barbares, l'excellent film de Denys Arcand, en 2003 et surtout, je ne pouvais pas refuser une si gentille invitation.
Et je ne l'ai pas regretté !

Pour une fois, je vais commencer par la fin, par le sketch qu'il nous a proposé pour le rappel. Il parait que c'est un de ses classiques et surtout, il n'a pas vraiment de rapport avec le reste du spectacle, Rico :



J'étais étonné qu'un spectacle d'humour puisse remplir un Zénith au trois-quart mais je le suis moins après avoir vu ce show. Car c'était vraiment un show, à l'américaine, Stéphane Rousseau alternant sketchs, chansons et dessins, le tout dans un décor très sympa, animé par des vidéos.

Les Confessions est un spectacle autobiographique dans lequel Stéphane Rousseau raconte différents épisodes de sa vie. Il fait quelques références au Québec et prend, à certains moments un accent marqué en employant des expressions typiques de la Belle Province pour parodier certains membres de sa famille. Mais il n'en abuse pas et c'est tant mieux car il serait facile de tomber dans la caricature.

A la fin de cet extrait, sur son expérience naturiste en famille, dans ces jeunes années, vous pourrez l'entendre imiter son oncle Fernand, dans un québécois comme je l'aime :



Stéphane Rousseau traite bien sûr de son adolescence, dans les années 80, et notamment de sa période Top Gun. Jeudi, il a fait monter une spectatrice sur scène, Julie, qu'il a fait mine d'amener sur sa moto pour aller à un concert de David Bowie. Julie, n'était pas très à l'aise mais j'ai bien vu qu'à certains moments, elle faisait des guilis à l'humoriste, la coquine.

Puis Rousseau s'est métamorphosé en Bowie pour interpréter une chanson emblématique des 80's et que j'adore (et sur laquelle j'ai rédigé un article), Let's Dance :



Il nous a aussi fait une adaptation très personnelle de la chanson de sa compatriote Diane Tell, Si j'étais un homme, qu'il a transposé en Si j'étais une femme. Il nous y énumère de manière non exhaustive, mais assez conséquente tout de même, les fantasmes et désirs des hommes :



Je savais que Stéphane Rousseau était un bon chanteur mais j'ignorais qu'il était également très doué en dessin et peinture. Il a d'ailleurs exposé au Musée Québécois de culture populaire en 2008 et 2009.
Et il nous a fait une démonstration de ce talent dans un sketch sur son fils Axel, dans lequel il utilise une palette graphique pour dessiner, en direct. C'était assez bluffant.

Mais le moment le plus intense du spectacle était sans nul doute l'épisode de la mort de son père, à l'hôpital suite à un cancer. Il y décrit, avec beaucoup d'humour et d'émotion, le moment interminable de son extinction suite au débranchement de son assistance respiratoire.

Toute sa famille y est décrite et il conclut le sketch en faisant un clin d'œil aux autres proches qu'il a perdus de cette maladie (sa mère lorsqu'il avait 12 ans, sa sœur en 2009...). Le décès de son père a eu lieu en 2003, année de sortie des Invasions Barbares. Finalement, ce n'était pas complètement un rôle de composition pour lui...



Après une grosse heure et demie de spectacle, Stéphane Rousseau a quitté la scène pour y revenir quelques minutes après, déguisé en Rico. Pour terminer, il s'est payé un méga bain de foule en traversant tout le Zénith. C'était très cool et le public était ravi.



Quant à moi, j'ai passé 2 heures formidables, j'ai ri comme je n'avais pas ri depuis longtemps et cela n'a pas de prix. Merci Karine, merci Stéphane et vive le Québec !!!

jeudi 17 mars 2011

José Feliciano... cover man !!!

Dans mes articles sur les chansons que j'aime (que vous pouvez retrouver dans ma page "Histoires de tounes"), je vous propose des reprises, souvent sympa, quelquefois un peu kitchs. Au fil du temps, je me suis rendu compte qu'un artiste revenait régulièrement avec des versions souvent très intéressantes de tubes des années 60, 70 et même 80.

Il s'agit de José Féliciano, un guitariste né à Porto Rico, en 1945. José Montserrate Feliciano García est aveugle de naissance mais cela ne l'empêche pas d'être un virtuose de la 6 cordes. Je l'ai connu grâce à une de ces reprises les plus célèbres, qui date de 1968, Light my fire des Doors. Elle passe régulièrement sur radio Nova et elle est excellente :



La famille de José Feliciano a quitté Porto Rico pour le Spanish Harlem de New-York alors qu'il avait 5 ans. Il joue en public dès le plus jeune âge, d'abord de l'accordéon puis de la guitare. Il est passionné de guitare classique et travaille énormément cet instrument. Il quitte l'école à 17 ans pour jouer dans des clubs.
En 1963, il signe avec le label RCA Records et sort, les années suivantes, un premier single puis quelques albums, qui contribuent à le faire connaître aux Etats-Unis, puis en Amérique latine.

Mais c'est la reprise de Light my fire qui le rend vraiment célèbre. Le disque se vend à plus d'un million d'exemplaires rien qu'au USA.

Les versions "latino" de grands succès anglo-saxons sont une nouveauté pour l'époque et Feliciano surfe sur cette vague. Non seulement, il est un des premiers artistes latino à percer aux Etats-Unis mais il devient également une icône dans le monde de la guitare car il est le premier à introduire la guitare à cordes nylon et le style de jeu classique dans le rock.

Voici une très bonne reprise de Ain't no Sunshine de Bill Withers:



Mais José Feliciano n'a pas fait que des reprises, il a aussi composé de nombreux morceaux dont certains ont connu un certain succès, voire un succès certain. Feliz Navidad, écrite en 1970, n'est pas vraiment ma tasse de thé, mais il est devenu un classique des chansons de Noël sur le continent Américain.



Un an plus tard, il compose Che Sarà pour le festival de San Remo en Italie. La chanson connaîtra un grand succès à travers l'Europe avec divers interprètes. En France, c'est Mike Brant qui l'adapte en Qui saura.



Depuis les 70's, José Feliciano poursuit une carrière, alternant collaborations avec d'autres artistes, compositions originales et reprises. J'ai eu beaucoup de mal à sélectionner les vidéos à vous proposer tant j'en ai trouvées qui sont intéressantes. Je vous en propose donc quatre, très différentes.

La première est une prestation lors d'un show télé de Johnny Cash. Elle débute par un petit duo avec cette légende de la country, se poursuit par une démonstration de "guitare western" et se termine par une surprenante interprétation de The windmills of your mind (Les moulins de mon cœur), chanson de Michel Legrand.



La suivante est juste une superbe interprétation, sur un rythme un peu bossa nova, de Wild Word de Cat Stevens :



Je trouve la prochaine particulièrement excellente mais c'est sans doute dû à mes origines helléniques :



La dernière, je l'ai gardée pour vous montrer que ce guitariste aime bien s'amuser et qu'il tape vraiment dans tous les registres:



Si, comme moi, vous kiffez José Feliciano, vous pouvez aller sur sa chaine YouTube pour visionner plein d'autres vidéos.
Pour conclure et boucler la boucle avec cet article et également le précédent, je vous propose une autre interprétation de Light my fire qui se termine par un extrait de Oye como va. Feliciano y est accompagné de deux autres latinos, Ricky Martin et l'immense Carlos Santana :

lundi 14 mars 2011

Oye como va... mi ritmo !!!

Comme le savent mes lecteurs les plus assidus, je poste chaque jour la vidéo d'une chanson que j'aime bien sur ma fan page facebook, c'est "ma toune du jour".

Il y a quelques temps, j'ai mis une version de Oye come va par Tito Puente (photo ci-contre), le célèbre musicien portoricain, décédé en 2000, pensant que c'était une reprise du fameux tube de Carlos Santana, mon idole.
Honte à moi !!! C'est le contraire, bien entendu. C'est Santana qui a repris Puente, évidemment. Le cœur l'a emporté sur la raison...

Du coup, je me suis penché sur cette très bonne chanson et son histoire n'est pas si simple que ça. Mais avant de vous en dire plus, voici une première vidéo de l'excellent Carlos, interprétant Oye como va, il y a tout juste 40 ans au fameux festival de Montreux :



En fait, pour composer Oye como va, Tito puente s'est très largement inspiré d'une chanson d'Israel "Cachao" Lopez. Cachao, musicien cubain, contrebassiste, a contribué à populariser le mambo aux Etats-Unis dans les années 50.
Cette chanson, c'est Chanchullo (magouille). Elle a été composée par le Cubain en 1937 et s'appelait d'abord Resa Del Neleton.

Il est vrai que le rythme cha-cha-cha de la chanson de Puente est très proche de celui de Chanchullo :



C'est donc en 1963 que Tito Puente a créé Oye como va. On dit aussi qu'il se serait inspiré d'une autre chanson cubaine, Las Mulatas Del Cha Cha Cha, écrite en 1955, pour une toute petite partie des paroles. Notamment, la phrase du refrain "Bueno pa gosar mulata" qui viendrait directement de "Gózalo mulata !", expression qu'on trouve dans le premier morceau.

Peu importe, la chanson est belle et d'ailleurs, Puente n'a jamais caché l'influence de Cachao et a même souvent joué Oye como va avec lui en live, la preuve :



Ce qui est plus drôle, concernant les paroles, c'est que la plupart des gens pensent que "Oye como va" signifie dans la chanson "Hey, comment vas-tu ?". En fait, si "Oye como va" est chanté un peu séparément de la suite "mi ritmo", il faut pourtant l'entendre comme une seul et même phrase qui veut littéralement dire "Écoute comment va mon rythme" ou encore "Écoute comme mon rythme est bon".



C'est en 1970 que Carlos Santana a repris Oye como va, sur son album Abraxas. La chanson a largement contribué à faire de lui la star internationale qu'il est devenu. La guitare électrique remplace la flute de la version originale :



J'espère que Carlos la jouera dans les Arènes de Nîmes le 18 juillet prochain !

Comme d'habitude, je vous propose quelques reprises de la chanson par divers artistes. Pour une fois, je me limite car j'en ai trouvé peu qui valaient le détour.

Je commencerai par une version brésilienne que je trouve plutôt réussi, par Eliane Elias, une belle pianiste pauliste :



On revient à Cuba avec l'interprétation de Celia Cruz :



Et le meilleur pour la fin, l'excellent José Feliciano, le roi de la reprise à la guitare classique :



Il faut que je pense à rédiger un article sur cet artiste plein de talent.

vendredi 11 mars 2011

K-Live 2011... c'est parti !!!

L'an dernier, je vous ai parlé d'un festival original, multiculturel, qui ouvre la saison musicale du Théâtre de la Mer et squatte la ville de Sète grâce à des expositions de divers plasticiens et artistes de street art. Ce festival, c'est K-Live.
L'édition 2010 a connu son point d'orgue avec l'excellent concert de CocoRosie, auquel j'ai eu la chance d'assister.

Voici une vidéo que j'ai tournée à l'occasion de cette belle soirée :



Cette année, c'est un autre excellent groupe, très différent, qui enflammera la superbe scène du Théâtre de la Mer, The Jon Spencer Blues Explosion. Depuis le tout début des années 90's, Jon Spencer, Russel Simmins et Judas Bauer martyrisent le blues et le rock à coup de morceaux trash et sexy.

Certains n’hésitent pas à dire que Blues Explosion est le meilleur groupe de rock’n roll du monde. Quoi qu’il en soit, ça va être un concert d'enfer, à n'en pas douter.


En première partie, nous aurons aussi la chance d'applaudir Jessie Evans et les Français de Servo. Mais voici un petit coup de Jon Spencer Blues Explosion :



En plus du concert, il y aura des afters sur la plage, une exposition en hommage à Brasse
ns dans la Chapelle du Quartier Haut et un parcours d'art urbain dans la ville. Bref, l'édition 2011 sera sans aucun doute très intéressante. Ce qui est certain, c'est que j'y serai et plutôt deux fois qu'une.


D'autant plus que l'organisateur est un pote. Laurent m'a demandé de rédiger de petits billets pour le site Web du festival. J'ai bien sûr accepté car le projet est très riche et qu'il me donne l'occasion de participer, modestement, à une nouvelle aventure plutôt excitante. Ne vous inquiétez pas, je ne fais pas d'infidélités à mon FestiVoix adoré, c'est juste une pige pendant 2 ou 3 mois...

Vous pourrez donc retrouver régulièrement ma prose sur les pages du site Web de K-Live 2011. Je vous invite également à adhérer à la fan page du festival sur Facebook, plus on est de fous...


Et surtout, si vous êtes dans la région, réservez votre soirée du 27 mai pour un live qui promet d'être formidable !


mercredi 9 mars 2011

Montpellier - Agen... les pruneaux, ça fait chier !!!

Samedi soir dernier, j'ai bien cru que mon équipe de rugby allait perdre son premier match à domicile. En plus, contre une des équipes les moins bien classées du Top 14, le SU Agen.

Pourtant, tout était réuni pour que la fête soit belle. D'abord, je venais de passer une superbe journée sous le soleil printanier du Midi. Ensuite, François Trinh-Duc, notre ouvreur international était sur la feuille de match, bien que remplaçant. Enfin, la rencontre avait lieu à 20h45 et, si le du Manoir n'était plein qu'au deux tiers, il y a toujours une certaine magie dans l'enceinte de ce magnifique stade en soirée.

Mais tout ne se passe pas toujours comme on voudrait et le match fut un véritable calvaire pour le supporter que je suis. Tout le monde se doutait que ce ne serait pas une partie de plaisir (certains parlaient même de "match piège"), mais j'étais loin d'imaginer que la victoire serait si compliquée à obtenir. Car victoire il y eut, 25 points à 24, mais dans la douleur.

Dès le début du match, les Agenais ont montré leur ambition et leur envie de jouer. Les joueurs de Montpellier, quant à eux, ont enchainé les maladresses et essayé vainement de passer par les ailes. Santiago Fernandez, la doublure argentine de Trinh-Duc, d'habitude très bon, n'avait aucune inspiration.
Moralité, Agen marque un essai en première période et mène à la mi-temps 7 à 3 malgré la présence de Trinh-Duc (photo ci-dessus) venu remplacer Fernandez sur saignement.

En début de seconde période, Montpellier, dans un sursaut d'orgueil, reprend la tête grâce aux fautes du SUA et au pied de son botteur, l'autre Argentin, Martin Bustos Moyano. Mais ce sera de courte durée, Agen marquant un deuxième essai en milieu de période sur une mauvaise relance de Trinh-Duc, cette fois entré définitivement, mais peu convaincant.
Finalement, c'est grâce aux avants, boostés par l'entrée du monstrueux georgien, Mamuka Gordodze, que Julien Tomas, notre demi de mêlée, réussit à marquer dans les dernières minutes.

Mais les Périgourdins n'étaient pas décidés à repartir à vide et dans les arrêts de jeu, ils ont inscrit un troisième essai leur permettant de ramener le point de bonus défensif, bien mérité, à la maison.
Un match difficile, stressant, qui a bien failli se terminer sur la première défaite à domicile de la saison. La fin du championnat risque d'être compliqué mais j'y crois à fond, nous serons dans les 6 premiers !!!

Voici la vidéo que j'ai réalisée pour vous lors de ce match. Vous y verrez une partie de l'échauffement, supervisé par Fabien Galthié (photo ci-dessus), ainsi que la plupart des actions montpelliéraines.



Pour finir, j'ajouterai que j'avais plus au moins pris un engagement auprès d'un ami Facebook, Mateo Vullo, un excellent artiste rochelais. Matt est un fervent supporter de l'équipe de La Rochelle qui lutte avec Agen, dans le bas du classement et il aurait était mieux pour le Stade Rochelais qu'Agen reparte bredouille.
Désolé Mateo, on a fait ce qu'on a pu mais Montpellier n'était pas à son niveau habituel et les Agenais étaient ambitieux.

Chers lecteurs, je vous invite d'ailleurs à découvrir, sur son site Web, le monde particulier de l'artiste Mat Vullo, un univers peuplé de scooters classiques et d’objets vintages...

Samedi prochain, Montpellier se déplace à La Rochelle. Une victoire de mes petits Bleus leur assurerait presque une place dans les phases finales du championnat. Mais, elle serait catastrophique pour les Rochelais qui resteraient avant derniers du Top 14 et donc relégables...

Alors, que le meilleur gagne !!!

lundi 7 mars 2011

Faites l'amour avec un Belge !!!

C'est un titre un peu bizarre pour un article, je vous l'accorde, mais c'est celui d'un pièce de théâtre que j'ai vue la semaine dernière et que j'ai trouvée très sympa. C'était au Kawa théâtre, un petit salle dont je vous ai déjà parlé. J'y avais vu deux comédies assez marrantes, Couple : mode d'emploi et Le clan des divorcées.
Faites l'amour avec un Belge est dans la même veine, sans prétention, mais très drôle, et cela constitue déjà une performance.

Le pitch est assez facile. Il s'agit d'une suite de scènettes (de ménage) entre un mari Belge et sa femme Française, reposant sur les différences culturelles, quelquefois un peu "cliché", entre les deux nations et entre les deux sexes, bien sûr.
En voici quelques extraits, qui sont loin d'être les meilleurs, mais c'est tout ce que j'ai trouvé sur le Web :



Les deux acteurs sont convaincants mais j'ai eu un faible pour Michaël Dufour, qui est aussi l'auteur de la pièce. C'est un humoriste belge qui s'est fait connaitre en réalisant des performances "à la Rémy Gaillard", comme la descente en rappel de la façade d’un grand hôtel bruxellois déguisé en King-Kong ou l'escalade du lion de Waterloo...

Il a d'ailleurs remis ça jeudi dernier, pour faire la promo de "Faites l'amour avec un Belge" dans notre belle ville. Les passants ont pu le voir, vers midi, place de la Comédie, partageant un lit avec sa partenaire dans la pièce. Plutôt sympa...
Il avait déjà fait le coup l'été dernier à Toulouse :



En fait, ce que j'ai apprécié chez Michaël Dufour, c'est sa répartie. Il aime jouer avec le public et cela rend la pièce encore plus marrante.

Quant à sa partenaire, une Française, qui s'appelle France (ça ne s'invente pas), France Renard, je l'ai trouvée un peu agaçante au départ. Sans doute car ce genre de pièce exige de sur-jouer quelque peu. Et comme elle tient le rôle d'une Française exaspérante...
Et puis, au milieu de la pièce, elle nous a montré ses seins. A partir de là, je l'ai trouvée beaucoup plus sympathique.

Bref, "Faites l'amour avec un Belge" est joué jusqu'au 9 avril et je ne peux que vous recommander cette pièce si vous avez envie de passer un bon moment.

Cela m'a rappelé une blague belge, racontée par Benoit Poelvoorde il y a quelques temps à la télé (je vous préviens, elle est bien meilleure à l'oral) :
Jacques Brel commande un café dans un bar. Le serveur lui demande "Avec ou sans lait ?". Brel lui répond : "AVEEECCC".

jeudi 3 mars 2011

California Dreamin' !!!

Un nouvel article à ajouter à mes Histoires de tounes, sur une chanson que j'adore et qui m'aurait donné envie d'avoir 20 ans en 1965, année de sa sortie en single.

"All the leaves are brown
And the sky is grey
I've been for a walk
On a winter's day..."

Je ne sais pas pourquoi, dès que j'entends ces premiers vers, j'ai quelques frissons. Souvenez-vous :



California dreamin' est un des premiers succès de The Mamas & the Papas. Elle figure sur leur premier album, If You Can Believe Your Eyes and Ears, sorti en 1966, qui contient également un autre de leurs grands succès Monday Monday.

California dreamin' a été écrite en 1963 par John et Michelle Phillips pendant qu'ils habitaient à New York, inspirée par le mal du pays (la Californie) de Michelle.
Une paire d'années plus tard, le chanteur Barry McGuire les présente au patron de Dunhill Records, qui signera les Mamas & Papas. Pour le remercier, le groupe lui laisse enregistrer la première version de la chanson pour son album This Precious Time. The Mamas & the Papas chantent les chœurs sur cet enregistrement, qu'ils récupéreront d'ailleurs pour faire le leur quelques mois plus tard.

Voici le California dreamin' de Barry McGuire :



L'histoire des Mamas & Papas est assez chaotique. Le groupe était à la base composé de John Phillips, Cass Elliot (Mama Cass), Denny Doherty et Michelle Phillips (les deux Phillips étaient mariés, au début...). Il s’est formé à partir des groupes de folk Even Dozen Jug Band et Mugwumps qui ont donné lieu à deux groupes majeurs de la fin des 70's, The Lovin' Spoonful et The Mamas & the Papas.
Appelé à l'origine The Magic Circle, le groupe chercha un nom plus facile à retenir pour la sortie de son premier album. Cass et Michelle ont pensé à se faire appeler Mamas, les deux hommes ont été d’accord pour Papas, d’où le nouveau nom du groupe.


Avant de poursuivre avec l'histoire du groupe et celle de California dreamin', je vous propose une première série de reprises. Car cette superbe chanson a été interprétée par de nombreux artistes, et ceci, dès 1966, par Wes Montgomery ou encore Johnny Rivers :



Deux ans plus tard, en 1968, il y eut deux reprises très intéressantes. D'abord celle du Portoricain José Feliciano à la guitare (face B de sa superbe version de Light my fire)...



... et puis par l'excellent Bobby Womack dont voici une prestation récente, à la guitare (suivi d'une autre chanson que vous connaissez) :



Pour en revenir à l'histoire des Mamas & Papas, le groupe connut des conflits liés aux relations tumultueuses qu’entretenaient Michelle Phillips et Denny Doherty. Pour compliquer un peu plus la situation, la belle Michelle (photo ci-contre) tomba amoureuse de Gene Clark, du groupe The Byrds, ce qui aboutit à l’exclusion de Michelle du groupe en juin 1966.
Elle fut remplacée par Jill Gibson pour l’enregistrement du second album. Rapidement, les autres membres du groupe se rendirent compte qu'elle ne ferait pas l’affaire et Michelle fut réintégrée dans le groupe, à la demande de John, pour le troisième album.

Denny vécut mal la réconciliation des Phillips et devint alcoolique. Le groupe étant en manque d’inspiration, il s’est officiellement séparé en juillet 1968, après un quatrième album. Un dernier album sortit en 1971 pour des raisons contractuelles, le groupe ayant signé pour cinq albums chez Dunhill Records.

Après la séparation du groupe, Michelle Phillips s'est lancée dans le cinéma après un album solo passé inaperçu. Mais c'est surtout dans les séries américaines qu'on l'a beaucoup vue dans les années 70 et 80. Pour la petite histoire, en 1970, elle se maria avec Dennis Hopper mais le mariage ne tint que huit jours.
Cass Elliot (photo ci-contre), quant à elle, connut un certain succès en solo, avant de mourir d’une crise cardiaque, après un concert, le 29 juillet 1974.
John Phillips fit une carrière solo mitigée et mourut, lui aussi de problèmes cardiaques, en 2001. Denny Doherty a été animateur d'émissions de variétés au Canada. Il est décédé en 2007 d'un anévrisme abdominal.

Dans les 70's, California dreamin' connut quelques reprises intéressantes aussi, et toujours par des guitaristes. George Benson en 1971 :



Eddie Hazel, en 1977 :



En 1986, les Beach Boys, qui avaient déjà repris California dreamin' dans les 70's, enregistrent une version, un peu bizarre à mon goût, pour leur compil Made in USA (Michelle Phillips apparait dans la vidéo) :



Dès 1966, un adaptation française, sans grand intérêt, sera faite par Richard Anthony



Le Québécois Roch Voisine mélangera les paroles anglaises et françaises en 2010 pour une version sans intérêt non plus :



Personnellement, je préfère nettement la version de Queen Latifah en 2004 :



Et je conclurai avec une autre version de 2004, par un groupe allemand de dance, Royal Gigolo, qui s'est largement inspiré du son de Benny Benassi (je suis sûr qu'elle plaira beaucoup à mon ami Max) :



Si vous voulez d'autres reprises, je vous encourage à aller faire un tour sur l'excellent blog de mon pote Juthova, La Reprise Musicale qui a consacré un article à California dreamin' il y a quelques temps.

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