Vous connaissez Selah Sue ? En ce qui me concerne, je l'ai découverte sur Radio Nova il y a quelques mois grâce à son single Raggamuffin. Il parait que c'est la révélation soul de ce début d’année. En fait, son titre date de juillet dernier mais il a fallu attendre mars 2011 pour que les médias s'intéressent vraiment à elle.
D'autres l'avait repérée bien avant et pas des moindres, Prince, Cee-Lo Green, Keziah Jones ou encore Patrice.
Selah Sue, de son vrai nom Sanne Putseys est auteur-compositeur-interprète. Cette jeune artiste flamande de 22 ans est surtout reconnue pour sa voix exceptionnelle. J'ai pu vérifier jeudi dernier que la demoiselle avait effectivement un bel organe puisque je suis allé l'écouter à la salle Victoire 2, en banlieue de Montpellier.
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre car je me méfie des soi-disant "révélations de l'année" encensées par les médias bobos... Et puis, je n'étais vraiment pas dans de bonnes dispositions car la première partie de Selah Sue était plutôt soporifique et il a fallu attendre près de 3/4 d'heure avant l'entrée sur scène de la tête d'affiche.
C'est donc avec un certain agacement que j'ai enfin vu débarquer la petite belge avec sa guitare, et elle a mis moins de trois minutes pour me charmer :
Je reviens sur cette histoire de "la révélation soul de ce début d’année". C'est assez bizarre de lire ça partout car si la soul est effectivement présente dans la musique de la petite blonde, son style est plutôt marqué ragga, rap, voire dub.
J'ai même retrouvé un peu de Massive Attack dans certains morceaux et j'en ai été ravi, vous l'imaginez bien, car c'est un de mes groupes préférés.
J'ai donc cherché à en savoir un peu plus sur cette jeune flamande. Apparemment, rien ne semblait destiner Selah Sue à devenir artiste. Elle a grandi dans un village minuscule en Belgique, et personne dans sa famille ne s'intéressait à la musique.
Son parcours tient pourtant du conte de fée : c'est l'histoire d'une jeune musicienne qui s'ignore et qui s'accroche à sa guitare pour supporter les troubles existentiels de l'adolescence. "J'avais toutes ces angoisses et ces dépressions que j'ai posées sur le papier, c'était une façon de structurer mes pensées. Dés l'âge de la puberté, je me suis mise à écrire beaucoup" confie-t-elle à la presse.
Elle transforme ses doutes en mélodies soul, funk, reggae, essayant surtout d'être digne de ses idoles, Lauryn Hill, Erykah Badu et Bob Marley, dont elle hérite de cette voix "black". Elle chante le week-end en faisant la tournée des petits clubs de sa région. Sans même effleurer l'idée d'une carrière, elle enregistre dans des home-studios, chez les copains, et elle publie des ébauches de chansons sur sa page myspace.
Avant de vous raconter la suite, je vous propose, avec la vidéo suivante, de constater l'extraordinaire énergie qui se dégage de cette artiste quand elle est sur scène :
La suite de sa jeune carrière paraît presque surréaliste : des dizaines de milliers de fans se manifestent alors sur le net, elle se fait repérer par des professionnels et signe finalement chez Because Music.
Puis Farhrot (Nneka) et Patrice s'attellent à la réalisation de son premier opus, Raggamuffin. Meshell Ndegeocello passe deux jours avec elle en studio pour produire le titre Mommy. Cee-Lo Green accepte de l'accompagner sur un duo et finit même par lui demander de publier le morceau, Please, sur son propre album. Enfin, ultime signe de reconnaissance, Prince lui confie la première partie de son concert en Belgique, à Anvers, en automne dernier.
J'aime beaucoup ce morceau, This World :
Bref, en deux ans, Selah Sue a réalisé des rêves qu'elle n'avait jamais osé faire. Pour éviter d'avoir le vertige après cette soudaine ascension, elle a tenu à garder sur son premier album les chansons écrites pendant son adolescence.
C'est une façon de rappeler au monde qu'elle n'est pas une enfant injustement gâtée par le destin et qu'avant Prince, Cee-Lo Green, les playlists radios et les articles élogieux dans la presse, il y avait d'abord une adolescente avec sa guitare que le public avait spontanément choisie sur le net.
Le premier single, Raggamuffin (plus d'1 million de vues sur le web), est d'ailleurs une de ses plus anciennes chansons.
Elle nous l'a joué en milieu de concert et s'est un peu planté au bout de quelques dizaines de secondes. C'est en se marrant et avec beaucoup de naturel qu'elle s'est excusée et a essayé de nous expliquer qu'elle avait fait la fête la veille à Montpellier. Puis elle a recommencé ce superbe morceau :
"Ce morceau me représente bien" explique-t-elle. "Il montre mes deux visages, le coté mélodieux et soul, mais aussi le côté dur, entre rap et ragga. Quand mon manager m'a demandé avec qui je voulais travailler pour l'album, j'ai d'abord répondu Farhot car je suis une fan de Nneka. Je voulais à la fois un disque intime, sombre, mélodique, mais aussi des beats légers et entraînants parfois. Farhot est un fou de sons digitaux et Patrice, que je connais bien, était l'homme idéal pour le coté mélodique. Ils furent mes deux complices en studio.»
Ma copine de concert, Karine, qui était avec moi jeudi soir, ma gravé l'album. Je l'ai écouté attentivement et c'est un habile métissage entre rock électrique, hip-hop et bidouillage soul-funk. Les douze morceaux oscillent entre ballades poignantes et tounes plus déjantées. Apparemment, pour la jeune flamande, la musique ne doit surtout pas avoir de frontières de genre. Et c'est tant mieux.
Comme moi, le public, venu nombreux, était totalement conquis. Pour le rappel, elle est revenu sur scène avec sa guitare et a demandé quel morceau nous voulions. Certains ont proposé Explanations et hop, elle nous l'a joué :
Le concert s'est finalement terminé sur un morceau de pur dub, comme je les adore, The More Than I, on aurait dit un bon Smith & Mighty :
Et puis, Selah a quitté la scène, visiblement contente de l'accueil montpelliérain et a laissé ses musiciens conclure :
Vraiment un excellent concert !!!
D'autres l'avait repérée bien avant et pas des moindres, Prince, Cee-Lo Green, Keziah Jones ou encore Patrice.
Selah Sue, de son vrai nom Sanne Putseys est auteur-compositeur-interprète. Cette jeune artiste flamande de 22 ans est surtout reconnue pour sa voix exceptionnelle. J'ai pu vérifier jeudi dernier que la demoiselle avait effectivement un bel organe puisque je suis allé l'écouter à la salle Victoire 2, en banlieue de Montpellier.
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre car je me méfie des soi-disant "révélations de l'année" encensées par les médias bobos... Et puis, je n'étais vraiment pas dans de bonnes dispositions car la première partie de Selah Sue était plutôt soporifique et il a fallu attendre près de 3/4 d'heure avant l'entrée sur scène de la tête d'affiche.
C'est donc avec un certain agacement que j'ai enfin vu débarquer la petite belge avec sa guitare, et elle a mis moins de trois minutes pour me charmer :
Je reviens sur cette histoire de "la révélation soul de ce début d’année". C'est assez bizarre de lire ça partout car si la soul est effectivement présente dans la musique de la petite blonde, son style est plutôt marqué ragga, rap, voire dub.
J'ai même retrouvé un peu de Massive Attack dans certains morceaux et j'en ai été ravi, vous l'imaginez bien, car c'est un de mes groupes préférés.
J'ai donc cherché à en savoir un peu plus sur cette jeune flamande. Apparemment, rien ne semblait destiner Selah Sue à devenir artiste. Elle a grandi dans un village minuscule en Belgique, et personne dans sa famille ne s'intéressait à la musique.
Son parcours tient pourtant du conte de fée : c'est l'histoire d'une jeune musicienne qui s'ignore et qui s'accroche à sa guitare pour supporter les troubles existentiels de l'adolescence. "J'avais toutes ces angoisses et ces dépressions que j'ai posées sur le papier, c'était une façon de structurer mes pensées. Dés l'âge de la puberté, je me suis mise à écrire beaucoup" confie-t-elle à la presse.
Elle transforme ses doutes en mélodies soul, funk, reggae, essayant surtout d'être digne de ses idoles, Lauryn Hill, Erykah Badu et Bob Marley, dont elle hérite de cette voix "black". Elle chante le week-end en faisant la tournée des petits clubs de sa région. Sans même effleurer l'idée d'une carrière, elle enregistre dans des home-studios, chez les copains, et elle publie des ébauches de chansons sur sa page myspace.
Avant de vous raconter la suite, je vous propose, avec la vidéo suivante, de constater l'extraordinaire énergie qui se dégage de cette artiste quand elle est sur scène :
La suite de sa jeune carrière paraît presque surréaliste : des dizaines de milliers de fans se manifestent alors sur le net, elle se fait repérer par des professionnels et signe finalement chez Because Music.
Puis Farhrot (Nneka) et Patrice s'attellent à la réalisation de son premier opus, Raggamuffin. Meshell Ndegeocello passe deux jours avec elle en studio pour produire le titre Mommy. Cee-Lo Green accepte de l'accompagner sur un duo et finit même par lui demander de publier le morceau, Please, sur son propre album. Enfin, ultime signe de reconnaissance, Prince lui confie la première partie de son concert en Belgique, à Anvers, en automne dernier.
J'aime beaucoup ce morceau, This World :
Bref, en deux ans, Selah Sue a réalisé des rêves qu'elle n'avait jamais osé faire. Pour éviter d'avoir le vertige après cette soudaine ascension, elle a tenu à garder sur son premier album les chansons écrites pendant son adolescence.
C'est une façon de rappeler au monde qu'elle n'est pas une enfant injustement gâtée par le destin et qu'avant Prince, Cee-Lo Green, les playlists radios et les articles élogieux dans la presse, il y avait d'abord une adolescente avec sa guitare que le public avait spontanément choisie sur le net.
Le premier single, Raggamuffin (plus d'1 million de vues sur le web), est d'ailleurs une de ses plus anciennes chansons.
Elle nous l'a joué en milieu de concert et s'est un peu planté au bout de quelques dizaines de secondes. C'est en se marrant et avec beaucoup de naturel qu'elle s'est excusée et a essayé de nous expliquer qu'elle avait fait la fête la veille à Montpellier. Puis elle a recommencé ce superbe morceau :
"Ce morceau me représente bien" explique-t-elle. "Il montre mes deux visages, le coté mélodieux et soul, mais aussi le côté dur, entre rap et ragga. Quand mon manager m'a demandé avec qui je voulais travailler pour l'album, j'ai d'abord répondu Farhot car je suis une fan de Nneka. Je voulais à la fois un disque intime, sombre, mélodique, mais aussi des beats légers et entraînants parfois. Farhot est un fou de sons digitaux et Patrice, que je connais bien, était l'homme idéal pour le coté mélodique. Ils furent mes deux complices en studio.»
Ma copine de concert, Karine, qui était avec moi jeudi soir, ma gravé l'album. Je l'ai écouté attentivement et c'est un habile métissage entre rock électrique, hip-hop et bidouillage soul-funk. Les douze morceaux oscillent entre ballades poignantes et tounes plus déjantées. Apparemment, pour la jeune flamande, la musique ne doit surtout pas avoir de frontières de genre. Et c'est tant mieux.
Comme moi, le public, venu nombreux, était totalement conquis. Pour le rappel, elle est revenu sur scène avec sa guitare et a demandé quel morceau nous voulions. Certains ont proposé Explanations et hop, elle nous l'a joué :
Le concert s'est finalement terminé sur un morceau de pur dub, comme je les adore, The More Than I, on aurait dit un bon Smith & Mighty :
Et puis, Selah a quitté la scène, visiblement contente de l'accueil montpelliérain et a laissé ses musiciens conclure :
Vraiment un excellent concert !!!
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