Un groupe a particulièrement marqué l'évolution de mes goûts musicaux dans les années 90, Massive Attack. Cela fait longtemps que j'avais envie de faire un article sur cette formation mais leur parcours est tellement chaotique que je n'ai jamais osé m'y attaquer. Voilà qui est fait...
Tout a commencé en 1991 avec leur premier album, "Blue Lines". J'avais 20 ans, j'étudiais à Clermont-Ferrand, je partageais un appart un peu pourri avec Isabelle. Je crois bien que c'est elle qui m'a fait découvrir ce chef d'œuvre (t'en souviens-tu Isa ?).
Bien entendu, je ne me rendais pas tout à fait compte du phénomène qui débutait mais je sentais bien, au fond de moi, que quelque chose de spécial était en train de se passer dans le monde de la musique. En fait, "Blue Lines" posa tout simplement les bases du grand melting pot sonore des années 90 et du trip hop en particulier.
Le morceau qui les a révélé et qui reste, pour moi, un de leurs meilleurs, "Unfinished sympathy", avec la superbe voix de Shara Nelson :
Massive Attack, est issu de la rencontre de trois jeunes DJ et producteurs de Bristol, Robert Del Naja (3D), Grant Marshall (Daddy G) et Andrew Vowles (Mushroom) d'abord regroupés au sein d'un sound-system local : The Wild Bunch.
Massive Attack est plus un collectif d'artistes qu'un groupe à proprement dit. L'intelligence des créateurs est, en effet, d'avoir su s'entourer d'artistes de talent sur la plupart de leurs albums.
Sur "Blues Lines", il y avait Shara, qui quittera le groupe après cet album, mais aussi le fabuleux Tricky, qui collaborera également à l'album suivant et bien sûr, le fidèle Horace Andy, le chanteur de reggae jamaïcain à la voix si caractéristique.
Après ces débuts fracassants, la discorde s'installe et le deuxième album, "Protection", qui sort en 1994, est déjà le résultat d'une remise en cause importante. Moins révolutionnaire que "Blue Lines", cet album est tout de même très très très bien. Il propose beaucoup plus de samples que le premier et je le trouve nettement plus mélancolique.
Pour les amateurs de piano, j'ai dégoté cette version instrumentale, par Craig Armstrong himself, que je trouve très intéressante :
Le DJ Mad Professor fera, l'année suivante, une version remix de ce deuxième album, intitulée "No Protection".
Au milieu des 90's, les tensions s'accentuent encore au sein du groupe. Le troisième album "Mezzanine" en est le résultat. En effet, aucun des titres de cet album n'est composé à trois. Il en découle des morceaux très sombres qui en font un chef d'œuvre de plus à leur actif.
"Mezzanine" est plus adapté au live que les deux albums précédents, avec plus de guitare et de batterie. Il s'en suivra d'ailleurs une tournée mondiale couronnée de succès.
C'est à cette occasion que j'ai eu le plaisir de les voir en concert, par deux fois, dans les arènes de Nîmes, le 30 juillet 1999 et le 20 juillet 2003. La seconde prestation n'est pas restée dans les annales mais la première était carrément magique.
Il faut dire que la musique contemporaine de Massive dans un lieu deux fois millénaire, ça en jette pas mal. Et puis, c'était un soir de pleine lune et des spectateurs dansaient langoureusement au sommet des arènes; on aurait dit des statuts antiques naissant à la vie grâce à la musique du groupe de Bristol... un truc de fou.
Je n'ai malheureusement pas d'image de ce concert nîmois, j'étais encore loin d'être un blog-addict à l'époque. Je vous propose donc un extrait d'un live plus récent mais que j'adore car on y retrouve le fabuleux Horace Andy qui interprète magistralement "Angel" :
Horace est le seul collaborateur de Massive Attack présent sur tous les albums. Je l'ai découvert, comme beaucoup de monde, grâce au groupe de Bristol et j'ai eu l'occasion de le voir en concert à Montpellier il y a quelques années. Les trémolos de sa voix sont vraiment uniques, jugez vous même sur cette reprise du groupe America :
Dans la série des invités, on retrouve Liz Fraser, chanteuse des Cocteau Twins sur "Mezzanine" ainsi que Damon Albarn et la belle Sinéad O'Connor sur le quatrième album "100th Window" qui sort en 2003.
Mais peut-on réellement attribuer cet album à Massive Attack ? En effet, lassé de ne pouvoir exprimer sa sensibilité musicale, plus proche des musiques noires, Mushroom quitte le groupe en 1999. Daddy G, quant à lui, préfère s'éloigner, un peu plus tard, pour se consacrer à sa famille (en fait, les deux membres restants n'arrivaient tout simplement pas à s'entendre).
Bref, "100th Window" est l'œuvre du seul Robert Del Naja. S'il est dans la continuité musicale du groupe, cet album n'est pas, selon moi, du niveau des précédents dans le sens où il n'apporte rien de "révolutionnaire". Il n'en reste pas moins une réussite.
J'avais envie de vous proposer un morceau avec 3D au chant mais je n'arrive pas à m'y résoudre, il n'a pas de voix. Alors voici plutôt "Special cases" avec la belle voix de Sinéad :
Massive Attack annonce, en 2007, la sortie de son cinquième album. Sortie qui sera repoussée à 2009 et qui est finalement prévue pour le 8 février 2010.
"Heligoland" marquera le retour de Daddy G. Les critiques trouvent les morceaux déjà à l'écoute assez prometteurs ; j'avoue que j'ai du mal à me prononcer....
En tout cas, le groupe a visiblement choisi des thèmes sensibles pour ses clips vidéo. En effet, le premier single, sorti en octobre, "Splitting the Atom", est sur des images de corrida (on y voit même la mise à mort) :
Coïncidence troublante, le second clip est sorti aujourd'hui même (je vous jure, je ne l'ai pas fait exprès). C'est dingue !!! Vous allez être parmi les premiers dans le monde à le voir (quand je l'ai posté, il n'avait été vu que par 60 personnes sur YouTube).
La vidéo de "Paradise Circus" met en scène une dame âgée qui revient sur sa vie sexuelle, dans les 70’s. Il s’agit de Michelle Graham (alias Georgina Spelvin), qui a joué dans le sulfureux The Devil In Miss Jones, film pornographique américain qui a défrayé la chronique en 1973 (attention, éloignez les enfants de l'écran, vraiment) :
Amis organisateurs du FestiVoix, vous l'aurez compris, je rêve de voir Massive Attack à Trois-Rivières, sur la scène Molson Dry (quoiqu'au Zénob, ça pourrait le faire...).
Je sais, je suis exigeant (d'autant que j'ai déjà demandé Carlos Santana) mais bon, l'espoir fait vivre...
Dans la série des invités, on retrouve Liz Fraser, chanteuse des Cocteau Twins sur "Mezzanine" ainsi que Damon Albarn et la belle Sinéad O'Connor sur le quatrième album "100th Window" qui sort en 2003.
Mais peut-on réellement attribuer cet album à Massive Attack ? En effet, lassé de ne pouvoir exprimer sa sensibilité musicale, plus proche des musiques noires, Mushroom quitte le groupe en 1999. Daddy G, quant à lui, préfère s'éloigner, un peu plus tard, pour se consacrer à sa famille (en fait, les deux membres restants n'arrivaient tout simplement pas à s'entendre).
Bref, "100th Window" est l'œuvre du seul Robert Del Naja. S'il est dans la continuité musicale du groupe, cet album n'est pas, selon moi, du niveau des précédents dans le sens où il n'apporte rien de "révolutionnaire". Il n'en reste pas moins une réussite.
J'avais envie de vous proposer un morceau avec 3D au chant mais je n'arrive pas à m'y résoudre, il n'a pas de voix. Alors voici plutôt "Special cases" avec la belle voix de Sinéad :
Massive Attack annonce, en 2007, la sortie de son cinquième album. Sortie qui sera repoussée à 2009 et qui est finalement prévue pour le 8 février 2010.
"Heligoland" marquera le retour de Daddy G. Les critiques trouvent les morceaux déjà à l'écoute assez prometteurs ; j'avoue que j'ai du mal à me prononcer....
En tout cas, le groupe a visiblement choisi des thèmes sensibles pour ses clips vidéo. En effet, le premier single, sorti en octobre, "Splitting the Atom", est sur des images de corrida (on y voit même la mise à mort) :
Coïncidence troublante, le second clip est sorti aujourd'hui même (je vous jure, je ne l'ai pas fait exprès). C'est dingue !!! Vous allez être parmi les premiers dans le monde à le voir (quand je l'ai posté, il n'avait été vu que par 60 personnes sur YouTube).
La vidéo de "Paradise Circus" met en scène une dame âgée qui revient sur sa vie sexuelle, dans les 70’s. Il s’agit de Michelle Graham (alias Georgina Spelvin), qui a joué dans le sulfureux The Devil In Miss Jones, film pornographique américain qui a défrayé la chronique en 1973 (attention, éloignez les enfants de l'écran, vraiment) :
Amis organisateurs du FestiVoix, vous l'aurez compris, je rêve de voir Massive Attack à Trois-Rivières, sur la scène Molson Dry (quoiqu'au Zénob, ça pourrait le faire...).
Je sais, je suis exigeant (d'autant que j'ai déjà demandé Carlos Santana) mais bon, l'espoir fait vivre...
Très bel article, bien écrit...
RépondreSupprimerTu connais "diabologum" ? je n'ai plus trouvé un seul titre (autour de 1990-1995)
Merci, je crois que cet article est celui qui m'a pris le plus de temps mais je me suis éclaté à l'écrire.
RépondreSupprimerJe ne connais pas Diabologum, je viens d'aller sur leur Myspace, c'est spécial...