Le concert de Bernard Lavilliers m'a donné envie de rédiger un article sur Léo Ferré. Depuis tout petit j'adore Léo. Mes parents, qui ont, comme moi, des goûts plutôt éclectiques en matière de musique, me faisaient écouter l'album "L'été 68" sur lequel on trouve des perles comme "C'est extra", "Les anarchistes" ou encore "Pépée"...
Un petit aperçu (je ne peux m'en empêcher...) :
Pour l'enfant que j'étais, Léo, c'était des mélodies prenantes, des paroles puissantes (que je ne comprenais pas toujours) et une personnalité décalée, un peu effrayante. Dans les 70's, ses passages à la télé étaient des évènements. Il avait toujours une petite phrase provocante.
Tiens, Léo avait-il croisé Eric Besson, en 1971 ?
J'ai trouvé ce texte d'Yves Rousseau, contrebassiste et spécialiste de Ferré. Je partage avec lui cette approche de l'artiste :
"Jolie Môme, C’est extra, Rotterdam, La The Nana ou encore Avec le Temps ont constitué dans les années soixante-dix, les fondements de ma culture musicale. Alors qu’inconsciemment je m’imprégnais de ces chants devenus les «tubes» que l’on sait, je n’avais de Léo Ferré que l’image d’un «fort en gueule», revendicateur écorché au visage de Merlin désenchanté. Avec les années, j’ai pris conscience de n’avoir eu accès qu’à la partie émergée de l’iceberg, au Ferré plus souvent caricaturé que décrit. J’ignorais tout des nombreux talents de cet artiste multiple."
Ferré fut en effet un grand artiste, messager de la parole des poètes : Villon, Baudelaire, Aragon... et poète lui même. Grand musicien, il explora également une gamme impressionnante de genres et de rythmes, de la variété aux grands orchestres symphoniques.
Voici la définition que l'on trouve dans le Larrousse sur Léo Ferré : "Chanteur proche des poètes rebelles, dispensant lui-même un esprit anarchisant dans un répertoire qui use adroitement de la langue verte, Léo Ferré est la figure même de l'artiste engagé. Il offre aussi l'exemple sans doute inégalé d'une culture alternative à la française."
Il est vrai que, de nos jours, on peut se demander s'il existe toujours une culture alternative à la française. Que penserait Ferré en ce début de XXIième siècle ? Sans doute que nous sommes fous !
Il nous a quitté en 1993, un 14 juillet, comme un dernier pied de nez...
Pour moi, Ferré, c'est de l'émotion à l'état pur. Comme le bon vin, qui se bonifie avec le temps, il ne faut pas en abuser...
Vous le savez, je m'efforce toujours de trouver un lien entre le sujet de mon article et le Québec (quand ce lien n'est pas évident).
Je pourrais vous parler de Gilles Vigneault dont la route a croisé celle de Léo Ferré, "Celui-là, avait dit Ferré en parlant de Vigneault, il a oublié d´être con!"
Outre une crinière blanche, ils partageaient également une admiration pour Catherine Sauvage qu'ils considéraient tous les deux comme leur meilleure interprète.
Mais je préfère terminer par Charlebois (mon nouvel "ami" sur Facebook) et boucler la boucle "Avec le temps" :
Un petit aperçu (je ne peux m'en empêcher...) :
Pour l'enfant que j'étais, Léo, c'était des mélodies prenantes, des paroles puissantes (que je ne comprenais pas toujours) et une personnalité décalée, un peu effrayante. Dans les 70's, ses passages à la télé étaient des évènements. Il avait toujours une petite phrase provocante.
Tiens, Léo avait-il croisé Eric Besson, en 1971 ?
J'ai trouvé ce texte d'Yves Rousseau, contrebassiste et spécialiste de Ferré. Je partage avec lui cette approche de l'artiste :
"Jolie Môme, C’est extra, Rotterdam, La The Nana ou encore Avec le Temps ont constitué dans les années soixante-dix, les fondements de ma culture musicale. Alors qu’inconsciemment je m’imprégnais de ces chants devenus les «tubes» que l’on sait, je n’avais de Léo Ferré que l’image d’un «fort en gueule», revendicateur écorché au visage de Merlin désenchanté. Avec les années, j’ai pris conscience de n’avoir eu accès qu’à la partie émergée de l’iceberg, au Ferré plus souvent caricaturé que décrit. J’ignorais tout des nombreux talents de cet artiste multiple."
Ferré fut en effet un grand artiste, messager de la parole des poètes : Villon, Baudelaire, Aragon... et poète lui même. Grand musicien, il explora également une gamme impressionnante de genres et de rythmes, de la variété aux grands orchestres symphoniques.
Voici la définition que l'on trouve dans le Larrousse sur Léo Ferré : "Chanteur proche des poètes rebelles, dispensant lui-même un esprit anarchisant dans un répertoire qui use adroitement de la langue verte, Léo Ferré est la figure même de l'artiste engagé. Il offre aussi l'exemple sans doute inégalé d'une culture alternative à la française."
Il est vrai que, de nos jours, on peut se demander s'il existe toujours une culture alternative à la française. Que penserait Ferré en ce début de XXIième siècle ? Sans doute que nous sommes fous !
Il nous a quitté en 1993, un 14 juillet, comme un dernier pied de nez...
Pour moi, Ferré, c'est de l'émotion à l'état pur. Comme le bon vin, qui se bonifie avec le temps, il ne faut pas en abuser...
Vous le savez, je m'efforce toujours de trouver un lien entre le sujet de mon article et le Québec (quand ce lien n'est pas évident).
Je pourrais vous parler de Gilles Vigneault dont la route a croisé celle de Léo Ferré, "Celui-là, avait dit Ferré en parlant de Vigneault, il a oublié d´être con!"
Outre une crinière blanche, ils partageaient également une admiration pour Catherine Sauvage qu'ils considéraient tous les deux comme leur meilleure interprète.
Mais je préfère terminer par Charlebois (mon nouvel "ami" sur Facebook) et boucler la boucle "Avec le temps" :
Merci Yann pour tes derniers articles. C'est un réel plaisir de te lire. Merci aussi pour le post sur Léo Ferré qui va laisser en moi aujourd'hui une pointe de nostalgie. Je ne sais pas si tu l'as fait exprès mais Trois-Rivières est en plein Festival International de la Poésie en ce moment. À plus tard mon ami.
RépondreSupprimerThomas
Salut Mister Thom,
RépondreSupprimerNon, je ne l'ai pas fait exprès mais cela fait partie des heureuses coïncidences qui galonnent la vie de ce blogue.
Je te souhaite un bon week-end et bises à la petite famille.
A bientôt sur la toile.
Yann
A part quelques morceaux connus, je reconnais que je ne connais pas très bien l'artiste. ...et de confesser que jeune, je lui trouvais un 'dessous de nez qui ne me revenait pas' ! Je comprends à 100 % ce que vous dites sur les années 70. Bizarrement, je le trouvais et engagé et distant, je ne trouvais pas ça cohérent...
RépondreSupprimerL'âge aidant, je me prends à le découvrir et à apprécier jusqu'à écouter une oeuvre complète sur le sujet (10CD). Des textes toujours d'actualités, je découvre l'album 'les loubards' et j'entends 'les spécialistes', une voix prenante, des mots justes et...la musique, ahhh il savait se faire accompagner. Un poète et je vais après toute cette écoute, lire sur le net, ce qu'on peut dire sur lui.
..et d'écouter Charlebois que j'aime bcp
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Quand dans un' manif
Tu r ‘gardes naïf,
Les vitrines qui défilent
Où sont exposés
Les « must » du quartier
Des trucs plus ou moins futiles
Si tu veux prouver
En lançant l’pavé
Que ce commerce t’attriste
Repos’ton parpaing
Fais pas ça copain
Faut laisser fair’ les spécialistes !
Pour tout mettre à sac
Les anciens du S.A.C.
Viendront diriger sur place
Les « incontrolés »
Qu’ils ont enrôlés
C’est eux qui rompront la glace…
Mais c’est toi qui s’ras gaulé !
Comme il est normal
Pour un « marginal »
Tu dis « non » au nucléaire…
Tu t’fais du mouron
Pour ceux qui viendront
Après nous, sur cette terre…
T’as comme un penchant
Pour quelques savants
Qui ont des airs pessimistes
Tu m’fais du chagrin
Fais pas ça copain
Faut laisser fair ‘ les spécialistes !
N’écout’pas Tazieff
Ecout’l’E.D.F.
C’est ell’ qui tranche et qui juge
Comm’tout un chacun
Adhère à l’emprunt
Et dis : « Après moi l’déluge… »
C’qui est important c’est l’bénef !
T’as des opinions
Et tes convictions
Tu tiens à les dire aux autres…
T’annonc’sla couleur
Tu dévoil’s ton cœur
A la façon des apôtres…
Tu cries sur les toits
Qu’y en a marr’ des lois
Et du joug capitaliste
Pour qu’on t’connaiss’bien
Fais pas ça copain
Faut laisser fair ‘ les spécialistes !
On n’sait pas qui c’est
Mais pour dénoncer
Ils ont l’art et la pratique
Ta vie, tes pensées
Tout est recensé
Ça marche à l’électronique…
Chez les poulagas français !
Si des mecs jaloux
On en trouv’partout
Chez nous, on n’est pas en reste…
Annonc’ si tu veux
Que tu vas sous peu
Diriger un grand orchestre…
Ça f’ra illico
De fielleux échos
Sous la plum’des journalistes !
Qui diront soudain
« Fais pas ça, copain
faut laisser fair’les spécialistes ! »
on se sent à l’ais’
Lorsque c’est Boulez
Qui s’empar’ de la baguette
Mais…c’est inopportun
Lorsque c’est quelqu’un
Qui « fait » dans la chansonnette
Et mêm’pas dans l’show-business !
Bravo Collette, tu as une nouvelle fois battu le record du commentaire le plus long sur mon blog.
RépondreSupprimerMais là où tu es forte, c'est que, non seulement il y a la quantité, mais aussi la qualité. C'est un plaisir d'avoir une lectrice comme toi.