mercredi 1 juillet 2009

Yann : journaliste amateur...

En tant que journaliste amateur et désireux de m'impliquer à fond dans la vie trifluvienne, je me plonge tous les matins dans la presse locale.
Ici, le quotidien s'appelle "Le Nouvelliste".

Le FestiVoix étant l'évènement culturel le plus important de Mauricie, Le Nouvelliste publie tous les jours (ou presque) une page sur les concerts de la veille. Les articles sont plutôt enthousiastes sur l'ambiance et sur la qualité des spectacles et il me semble que c'est bien normal compte tenu du succès du FestiVoix.

Toutefois, ce qui m'étonne tous les matins, ce sont les estimations du journal en terme de public présent pour les concerts de la Scène Molson Dry des Voix Populaires.
A mon sens, le journaliste a un petit problème avec les chiffres (entendons-nous bien, je ne veux surtout pas critiquer le système éducatif canadien).

Un exemple : dans le papier d'aujourd'hui, il annonce 8000 à 8500 personnes pour le concert de Creedence Clearwater Revisited, samedi dernier. Moi qui passe mes soirées à me balader sur le site pour prendre des photos et sentir l'ambiance, je peux vous dire que ça me semble quelque peu sous-estimé (pour ne pas dire carrément irréaliste).
Je ne sais pas exactement combien de spectateurs il pouvait y avoir mais j'ai discuté avec un policier, chargé de la sécurité ce soir là, et il m'a dit qu'il n'avait jamais vu autant de monde sur ce site (il estimait la foule à 15 000 personnes).
Et puis, au vue du nombre de cannettes vides de Molson Dry après le concert, s'il n'y avait que 8000 personnes, les québécois sont vraiment de gros gros gros buveurs.


Bref, on verra bien, demain, les estimations du journal pour le concert de ce soir car il est sûr qu'Ariane Moffatt et Daniel Bélanger vont attirer les foules.

Pour terminer cet article, je voudrais, encore une fois, vous montrer l'extraordinaire diversité de la programmation du FestiVoix.
Cet après-midi, les trifluviens pouvaient voir un spectacle très sympa sur la Scène des Enfants : Shilvi. Il y avait des centaines de mamans et de papas avec leurs enfants et ils étaient tous enchantés (vidéo ci-dessous).



Génial non ?

Au fait, aujourd'hui, c'est la Fête Nationale du Canada et, au Québec, c'est surtout la Fête du déménagement. Il s'agit d'un phénomène typiquement québécois et assez intéressant (pour plus d'info : notre ami Wiki).

A demain.

Une fois n'est pas coutume, un ami blogueur m'a demandé de publier une tribune dans cet article car le sujet le touche particulièrement et comme il a une très belle plume, j'ai naturellement accepté. Voici donc son texte :

"Construire le désastre

Le dictionnaire Petit Larousse définit un nouvelliste comme l’auteur de la nouvelle. Voilà qui coiffe parfaitement le rôle de l’horde de scribouilleurs patentés qui sévit quotidiennement dans le mauvais feuillet paroissial que nous avons pour seule consolation à l’absence d’un véritable quotidien régional digne de ce nom. En effet, chaque jour, les Houde, Lamothe et consorts s’évertuent à «faire la nouvelle» littéralement, c’est-à-dire à construire une figure toujours saillante du désastre faussement camouflé sous l’apparence d’une estimation des publics. Ainsi donc, apprenons-nous que le spectacle de Mes Aïeux aurait permis d’attirer «6500 personnes, peut-être 7000». Le nouvelliste a même le culot ironique de poursuivre en décrétant que la soirée fût «un gros succès!». Pas un succès aussi flamboyant que les «8000 à 8500 de CCR», par ailleurs!

Décidément, si la nature a horreur du vide, il semble que le vide ait, lui, horreur de la nature des faits. Comment justifier les évaluations approximatives quotidiennes d’un «apprenti-sorcier»? Comment une équipe rédactionnelle sérieuse peut-elle autoriser la publication de demi-vérités jamais validées par une confrontation honnête des points de vue avec les organisateurs? De quelle rigueur journalistique relève ces pamphlets truqués et déguisés en articles de faits? Voilà des questions simples devant lesquels le lecteur reste pantois. Heureusement, les lecteurs ne sont pas dupes. Et parce qu’ils ne sont pas dupes, ils savent très bien qu’ils font fasse à une machine bien huilée à construire sournoisement le désastre autour de deux éléments récurrents : pluies torrentielles et faible participation du public.
Or, malgré l’annonce de records (vente de passeport en pré-vente, assistance au spectacle de CCR), la machine à imprimer continue de bégayer de façon constante, cohérente et récurrente. Elle poursuit une œuvre quotidienne d’écriture douce-amère qui n’en finit plus de nous convaincre que nous sommes toujours plus petits, vulnérables, sans envergure et allergiques aux succès. Là se situe le vrai désastre. Celui d’une manie ancrée, entretenue, assumée, répétée, imprimée de se dire, se construire et se redire le mépris de soi.

Les scribouilleurs du Nouvelliste ne sont pas les coupables d’un complot réel ou imaginé. Ils ne sont que les témoins privilégiés et les acteurs de premier plan d’un déni qu’ils ignorent.

Yvon Laplante"


3 commentaires:

  1. Montpellier : 36° à l'ombre...Envoyez-nous de la Molson dry !!
    Vince

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  2. Bois de la Bud, c'est pareil...

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  3. Tu es un très bon journaliste Yann! et merci d'avoir publié ce texte aussi. Si plus de gens de la région de TR lisant ton blogue, je crois que tu aurais des tonnes de commentaires...

    Continue ton bon travail. J7 du festival...bientôt tu boiras autre chose que de la Molson Dry!

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